Se connaître soi pour manager les autres : de la théorie à la pratique

Dans cet article, je vais vous parler du pré-requis n°1 d’un bon management.

On en entend beaucoup parler, le terme devient même galvaudé : c’est la connaissance de soi.

La connaissance de soi, ce n’est pas faire un test de personnalité, compter le nombre de ronds, croix, et triangles, lire la description de son profil et « Abracadabra magie je me connais » !

En plus de vous faire une belle jambe, le risque est grand d’avoir l’impression d’être dans une case. Et chacun sait que l’humain est bien plus complexe qu’une case.

Je parle ici de bien comprendre vos comportements, vos fonctionnements.

Rien de magique là dedans. La connaissance de soi s’appuie sur des travaux de recherches en psychologie et neuroscience, et s’accompagne d’un travail de prise de recul, et de pratique.

Avancer sans cette compétence, c’est comme conduire une voiture sans être attentif au bruit du moteur, aux voyants qui s’allument, au niveau d’essence, d’huile, etc.

Si quelqu’un vous tamponne, vous pourriez râler contre l’extérieur : « L’autre conducteur allait trop vite et en plus le panneau était mal placé ! »

Mais est-ce que vous aviez la bonne vitesse ? Est-ce que vos phares fonctionnaient bien ? En prêtant attention à votre propre véhicule, vous vous évitez des problèmes.

Et bien c’est pareil avec la connaissance de soi : plus je me connais, plus j’empêche les accrochages avec les autres. Parce que je regarde d’abord ce que je peux améliorer à mon niveau, avant de rejeter la faute sur les autres ou les circonstances.

Car la seule chose sur laquelle nous avons le contrôle, c’est nous-mêmes. 

« Celui qui se sera étudié lui-même sera bien avancé dans la connaissance des autres. » Diderot

Mieux vous connaitre vous-mêmes, c’est faciliter vos collaborations. C’est donc indispensable pour avancer plus vite et plus loin.

Ca veut dire quoi « se connaître » ?

Quand je dis « Bien vous connaitre », j’entends par là : Comprendre vos fonctionnements, et en avoir conscience au quotidien.

Etre conscient de votre vision du monde, de vos pensées, de vos émotions, de la façon dont vous fonctionnez. C’est observer avec curiosité vos comportements (sans jugement), et ce que ça génère dans votre vie.

C’est savoir ce qui vous motive, ce qui vous énerve, et surtout pourquoi.

  • Pourquoi vous vous braquez face à Henri de la compta ?
  • Pourquoi vous appréhendez dès qu’un projet est mené par Aurélie ?
  • Pourquoi vous êtes irrité.e dès que Jean-Claude prend la parole en réunion ?

Si vous vivez ce genre de difficulté, c’est peut-être parce que vos styles comportementaux sont radicalement opposés. Leur parler comme vous voudriez qu’on vous parle à vous ne fonctionnera jamais. Espérer qu’ils agissent comme vous l’entendez est peine perdue.

Au contraire, ces problèmes relationnels et de communication ne feront qu’augmenter les tensions entre vous.

Plus vous faites l’effort de vous comprendre et de comprendre l’autre, plus vous serez tolérant envers vos petits travers et ceux des autres, ce qui améliorera considérablement vos relations.

Et vous arrêterez même de prendre l’escalier quand vous verrez Jean-Claude dans l’ascenseur.

3 étapes pour mieux vous connaître

  1. Comprendre ce qui se cache derrière vos comportements
  2. Prendre conscience de votre style managérial et ses impacts
  3. Situer votre équipe et comprendre les zones de tension

Prenez de quoi écrire, vous partez en introspection 🙃

Let’s goooo !

1. Comprendre ce qui se cache derrière vos comportements

Voilà une partie des sujets que l’on aborde avec les personnes que j’accompagne, grâce à un test qui révèle votre profil comportemental, que l’on creuse ensuite.

Vous pouvez déjà vous poser ces questions d’introspection, pour avoir des indicateurs sur votre fonctionnement :

  • De quelle façon faut-il vous présenter les choses pour vous donner envie de vous investir sur un projet ?
  • Comment abordez-vous les challenges ?
  • De quelle manière faites-vous passer vos idées aux autres ?
  • Quel est votre rapport aux imprévus et changements ?
  • Comment réagissez-vous face aux règles ?
  • Quelle est l’émotion que vous éprouvez le plus fréquemment ? Quelle pensée y est associée ? Quel comportement en découle ?

Pour vous aider, adoptez une position méta, comme si vous vous observiez depuis un hélicoptère. Utilisez cette prise de hauteur pour avoir un regard factuel et objectif sur vos fonctionnements. Gommez toute envie de jugement, il n’est pas question d’être trop ceci ou pas assez cela. Il est question d’observation la plus neutre possible.

Les personnes que j’accompagne s’entrainent à repérer leurs comportements dans des mises en situation en observant notamment leur langage non verbal. Car nous n’avons pas la même attitude selon les situations, et les changements peuvent se produire très rapidement !

2. Prendre conscience de votre style managérial et de ses impacts

Vous n’allez pas vous transformer en quelqu’un que vous n’êtes pas. Etre sincère et authentique est crucial pour un management efficient.

Ceci dit, chaque membre de votre équipe a sûrement des besoins différents. Il est nécessaire de les connaitre pour mieux s’y adapter.

Les questions suivantes sont une base de réflexion pour cerner votre style, vos forces et axes de progression.

  • Quels sont vos talents, en tant que manager ?
  • Quels sont les collaborateurs avec lesquels vous communiquez bien ? Pourquoi ?
  • Quels sont ceux avec lesquels vous communiquez difficilement ? Qu’attendent-ils de leur manager ?
  • Qu’êtes-vous prêt à modifier ? Quel petit pas pouvez-vous mettre en oeuvre dès maintenant pour améliorer la situation ?

Pour être efficace, un manager s’adapte à ses collaborateurs, dans sa manière de communiquer et de les encadrer au quotidien.

Nous travaillons sur des situations précises avec les personnes que j’accompagne, pour atteindre leur objectif de façon très concrète. Elles ciblent les actions qu’elles vont mettre en oeuvre et l’état d’esprit à adopter pour pouvoir vraiment passer à l’action. Et très souvent, ils ont cette réaction « en théorie, j’approuve à 1000% ! Mais en pratique… ça coince !« .

Et c’est normal. Parce que passer à l’action est beeeaucoup plus compliqué qu’adhérer cognitivement. On parle de compétences comportementales. Ca s’apprend, ça se travaille, ça s’entretient pour ne pas perdre la main. Comme les gammes d’un musicien.

C’est pour cette raison que la pratique est au coeur de ma méthode d’accompagnement.

3. Situer votre équipe et comprendre les zones de tension

Sur cette partie, vous pourriez sentir une résistance interne, car on va toucher des cordes sensibles. Si c’est le cas, c’est bon signe, ça montre que ça travaille !

Voici de nouvelles questions pour accompagner votre réflexion :

  • Noter les situation et comportements qui vous irritent.
  • Pourquoi vous sentez-vous irrité ?
  • Qu’est-ce qui vous gêne le plus, finalement ?
  • A votre avis, qu’est-ce qui se joue pour l’autre, et pour vous ?

Bon, je ne vais quand même pas vous laisser avec cet agacement dans le ventre, ça ne serait pas très sympa de ma part 😇

Voici 2 possibilités pour aborder ces situations plus sereinement. Ça s’appelle « Faire une bascule mentale ».

1. Choisissez un comportement qui vous irrite, et répondez à cette question :

⇒ Quels sont les 3 avantages de ce comportement, en soi ?

Par exemple : Etre égoïste, c’est bien parce que…

(avant de lire la suite, prêtez-vous au jeu de trouver vous-mêmes 3 avantages)

(je sais, ce n’est pas simple)

(en réalité, le 1er est le plus difficile à trouver)

(ensuite, les idées devraient vous venir plus facilement)

(alors, vous en avez trouvé 1 ?)

Allez, je vous partage ceux que je vois :

Etre égoïste, c’est bien parce que…

→ Ça permet d’être à l’écoute de ses propres besoins

→ Ça permet d’avancer sur ses propres objectifs

→ Ça permet de rester connecté.e à ses valeurs

2. Choisissez une situation qui vous irrite, et répondez à cette question :

⇒ Quels sont les 3 avantages qui font que c’est bien pour moi de me retrouver dans cette situation ?

Par exemple : Devoir terminer une présentation à la dernière minute car mon collègue qui devait s’en occuper ne l’a pas fait.

(Allez, encore une fois, pensez à 1 point positif de cette situation inconfortable)

(Prenez 3 grandes respirations, voyez ce que ça peut vous apporter, si vous dézoomez un peu)

C’est bien pour moi, parce que…

→ Ça va m’entrainer à être plus efficace, sinon j’y aurais passé plusieurs jours

→ Ça va me permettre de muscler l’attitude « fait vaut mieux que parfait » que j’ai du mal à incarner d’habitude

→ Ça me donnera l’occasion de m’entrainer à la communication non violente pour exprimer mon mécontentement à mon collègue quand je le reverrai.

 

Réaliser ce travail d’analyse et de prise de recul, c’est faire un premier pas de côté qui va développer votre souplesse et votre ouverture. Etat d’esprit essentiel pour développer votre tolérance et aborder les situations inconfortables en étant plus calme.

Pour résumer : 

1 – Mieux vous connaitre, c’est une première brique indispensable pour développer votre assurance, votre agilité, votre confiance.

2 – Mieux vous connaitre, ça permet aussi de mieux cerner votre équipe. Une fois cette finesse développée sur vous, vous êtes plus sensible pour comprendre l’autre ! Et donc c’est indispensable pour voir les rapports avec votre équipe s’améliorer.

Et c’est pour ça que c’est la première étape du Parcours Manager que j’ai conçu, qui vous accompagne EN PRATIQUE à faire grandir votre équipe, même en télétravail, et malgré des collaborateurs très différents de vous.

Si vous êtes manager ou RH et que vous voulez discuter avec moi de votre situation, réservez une session d’échange en suivant ce bouton :

Ou écrivez-moi directement à contact@florencelherault.fr pour trouver un créneau ensemble.

Je vous poserai des questions pour en savoir plus sur votre quotidien.

Rassurez-vous, je ne vous proposerai rien si je sens que mon offre n’est pas pour vous.

Au pire, ce sera un échange sympa qui vous permettra de prendre du recul sur vos pratiques (en tout cas, c’est ce que les managers et RH m’ont dit à la fin de chaque discussion 🙃 )